Diplomates en péril

Ma lecture de Diplomates en péril de Jean-Yves Dionne et Lucie Tremblay m’a introduit dans un univers complexe, déroutant et combien intéressant du monde de la diplomatie.

Que sait-on de la vie, du rôle, des défis et de l’importance du rôle des diplomates canadiens? Si le terme « ambassadeur » peut nous sembler un peu plus familier, nous savons très peu de choses concernant l’exercice des diplomates, une fonction à la fois noble et discrète.

Les diplomates : des travailleurs de l’ombre

Plusieurs liens unissent l’agent 007 et le diplomate canadien. Certes, les deux agissent dans l’ombre. Ils sont tous deux chargés de mission. Secrète pour l’un et à visage découvert pour l’autre, ils ont peu souvent l’esprit tranquille.  Si 007 est grand séducteur au féminin, le diplomate séduit par son écoute, un jugement avisé et un savoir-être hors de l’ordinaire. Son esprit est tourné vers un vénérable objectif : représenter et promouvoir les intérêts de son pays en composant avec un lot de défis contextuels et familiaux.

Ma lecture a dirigé mon attention sur les qualités humaines nécessaires au métier, dont une intelligence émotionnelle bien évidente. Certaines vedettes politiques affectées à ce métier par « récompense » y ont laissé des plumes et des traces. Gros sabots et gros egos n’ont pas leur place en relations internationales. Il s’agit d’une fonction où l’art et la manière sont appris, intégrés et cultivés avec soin, tact et… diplomatie, au fil des années d’expérience. Le concours national de recrutement pour ce groupe d’emploi attire chaque année de 8000 à 10 000 candidatures. Pour une petite poignée de postes à combler, se démarquer relève de l’exploit.

Un métier complexe, exigeant et surtout pas redondant

Fin négociateur, commissaire, représentant, agent de promotion, influenceur, expert en réseautage, correspondant, consul, délégué, messager, mandataire, fondé de pouvoir, chargé de mission, chargé d’affaires… Si le métier emprunte une variété de rôles selon le mandat, c’est sans doute que la fonction diplomate met en valeur un large éventail de compétences. Ajoutons à cela, la nécessité de parfaire ses connaissances culturelles, politiques, linguistiques, organisationnelles et j’en passe.

Notre pays a longtemps figuré parmi ceux où il fait bon vivre. Un système politique démocratique, une économie forte basée sur le commerce international, une ouverture sur le monde et des valeurs fondamentales ont construit sa réputation. Or, l’instabilité mondiale menace la paix et la stabilité de nombreux pays, dont le nôtre. L’influence du Canada s’est affaiblie. Le manque de financement dans les relations internationales, la sécurité et la défense n’aident en rien. Le livre de Jean-Yves Dionne et Lucie Tremblay nous porte à réfléchir. Il nous fait mieux comprendre la douce puissance des relations internationales sur la qualité de nos vies. Et combien notre paix d’esprit est relative, fragile et résolument de qualité porcelaine, dépendamment du gouvernement aux commandes.

Chroniques peu diplomatiques

Vous dégusterez la deuxième partie du livre : chroniques peu diplomatiques. Des anecdotes, des situations embarrassantes, tantôt tragiques. Ces chroniques nous transportent dans la réalité diplomatique et nous fait dire : OMG! comme ce doit être palpitant et à la fois angoissant! Vivre sa carrière dans différents pays, en compagnie d’une famille grandissante, a sans doute ses aspects exaltants. Mais veiller aux besoins et à la sécurité de chacun est résolument la partie 007 la plus préoccupante.

Si vous aimez les balados, je vous invite à découvrir le livre avec extrait de 13 minutes sur Les chuchoteurs du livre. Diplomates en péril est disponible sur le site leslibraires.ca ou directement en ligne chez l’éditeur, juste ici :

Diplomates en péril suivi de chroniques peu diplomatiques