L’anxiété se nourrit à un large répertoire d’émotions générées par nos pensées. Selon le modèle transactionnel du stress (Lazarus & Folkman), ce ne sont pas les situations qui déclenchent les émotions mais la perception que nous en avons et les ressources dont nous disposons pour leur faire face. Dans tous les cas, un recadrage face à l’événement vécu nous évitera d’être submergé. Les émotions nous permettent de goûter à une variété de moments délicieux et inoubliables. Parfois, elles nous font vivre de véritables montagnes russes. Or, pour goûter à une joie profonde et durable, l’intelligence émotionnelle nous aide parcourir notre vie avec plus de conscience afin de gagner en liberté.
L’anxiété de contexte
Se sentir vivant, c’est vivre une variété d’émotions. Certaines nous placent devant de vrais défis. Tout le monde a éprouvé des palpitations, serrements de la poitrine ou difficultés d’attention. La plupart des gens vivront de l’inconfort lors d’une entrevue de sélection, d’une épreuve sportive ou face à une situation menaçante. Ces sources de stress sont liées à des événements précis et disparaîtront en souvenir. Il s’agit d’anxiété de contexte, un mécanisme d’adaptation naturel qui participe à la survie de l’individu. À petites doses, l’anxiété nous protège, mais à doses massives, elle nous rend prisonnier de nous-mêmes.
Quand les symptômes restent
Parfois, les symptômes de l’anxiété ne se résorbent pas même si la situation préoccupante est passée. Il arrive que l’anxiété se manifeste sans raison. Son niveau d’intensité peut envahir l’existence. Il peut alors s’agir d’un trouble anxieux. Plusieurs facteurs contribuent au développement des troubles anxieux. Par exemple, un déséquilibre chimique des neurotransmetteurs du cerveau, le tempérament, notre environnement, la génétique ou un événement traumatisant. Les problématiques d’anxiété peuvent affecter les enfants, jeunes et plus vieux. Les femmes ont deux fois plus de risque d’être atteintes que les hommes. S’il existe plusieurs formes de problématiques anxieuses, elles présentent toutes des sentiments d’inconfort physique ou mental. Ceux-ci sont présents la majeure partie du temps et ont des conséquences sur la capacité de l’individu à accomplir ses fonctions familiales, professionnelles ou sociales.
Le trouble panique
Le trouble panique se déclenche à la manière d’un système d’alarme. Il entraîne une décharge d’adrénaline sans manifestation de danger réel dans l’environnement. Cela accélère le rythme cardiaque et engendre des difficultés respiratoires, tremblements, serrements au niveau de la poitrine. Les gens sont alors vivement assaillis par la peur de mourir. Le niveau de stress vécu est alors très élevé.
L’agoraphobie
On peut être affecté par l’agoraphobie lorsqu’on craint de se retrouver dans des lieux ou situations d’où il pourrait être difficile de trouver du secours advenant un problème. La personne peut se sentir incapable de sortir de chez elle ou évite les lieux où sont rassemblées plusieurs personnes. Sans aucune raison, elle peut se voir incapable de faire la file d’attente à l’épicerie, au guichet automatique ou de se rendre à un rendez-vous.
La phobie spécifique
Cette phobie cultive une peur importante et irrationnelle à l’égard d’une situation sans danger réel dans l’instant. On pense par exemple à la peur des ascenseurs, peur de voyager en avion, peur des couleuvres, de traverser un pont, etc.
La phobie sociale
Il s’agit d’une peur envahissante et incapacitante devant certaines activités sociales comme prendre la parole devant un groupe ou fréquenter les toilettes publiques. Cela peut surgir lorsqu’on doit se rendre à une entrevue de sélection, engager une conversation avec quelqu’un. Cette phobie très incapacitante a des répercussions importantes sur la qualité de vie, car la peur d’être jugé, évalué ou critiqué est omniprésente.
Le trouble obsessionnel compulsif (TOC)
Ce trouble s’exprime par le sentiment d’être envahi de pensées récurrentes et obsessives, tout en sachant que celles-ci n’ont pas de sens. Par exemple, on peut craindre que le rond de la cuisinière soit allumé alors qu’on sait qu’il ne l’est pas. On peut appréhender d’attraper des maladies au contact d’objets ou se sentir obligé de faire des gestes, souvent répétitifs, afin de réduire l’anxiété provoquée par des idées obsédantes. Par exemple, se laver les mains à répétition par crainte des maladies, procéder à des vérifications excessives pour s’assurer que les portes sont verrouillées.
Le trouble d’anxiété généralisée (TAG)
Ici, la personne s’inquiète constamment pour elle-même ou pour son entourage en lien avec des événements réels ou appréhendés, peu probables, et hors de proportion. Par exemple, une personne peut craindre que ses enfants subissent un accident de la route à chaque fois qu’ils quittent pour l’école. Une autre peut s’inquiéter outre mesure à l’égard de ses responsabilités professionnelles ou financières. La personne généralement anxieuse vit en imaginant le pire. Son imagination entraîne énormément d’angoisse, car plusieurs situations au quotidien peuvent être propices à l’anxiété. Un tiers de la population est affecté par l’anxiété et un très grand nombre de ces troubles ne sont pas traités.
La présence à soi : une alliée incontestable
La présence à soi est la capacité d’être conscient de soi, dans l’instant. C’est très important dans la maîtrise de l’anxiété. Par exemple, dès que l’anxiété s’installe, prends un instant pour observer tes pensées, les images et les sensations physiques associées aux pensées et images. Plus tu deviens un vigilant observateur de tes pensées et sensations, plus il te sera facile de désamorcer le sentiment d’anxiété et l’empêcher de t’envahir. Des activités favorables au lâcher prise, à la pleine conscience, au non-attachement sont définitivement à préconiser. Dès que tu t’engages activement face à ton vécu, plus tu gagnes en confiance en toi et en la vie.
Le désamorçage de l’anxiété
Les personnes anxieuses se font souvent dire : « Prend des cours de relaxation, apprend à respirer, calme toi!» Malheureusement, la relaxation ne sera vraiment pas suffisante. L’important est de créer une saine distance face au discours mental. Dans ma pratique, je suggérais à mes clients de devenir un observateur critique en ayant recours aux trois questions suivantes :
- Cette pensée est vraie ou pas?
- Est-ce que cette pensée est bienveillante ou pas?
- Cette pensée est utile ou pas?
Il est rare qu’une pensée anxiogène puisse survivre à ces trois questions posées successivement. Ensuite, on complète avec une mise en action (changement de tâche, déplacement, etc.). La conscience de soi, l’attention à ton activité mentale et le questionnement constructif freinent les stimuli neuronaux de l’anxiété. En te posant des questions qui remettent en question tes pensées, tu inhibes l’excitation du cerveau limbique d’où origine l’anxiété.
Les manifestations de l’anxiété grandissent et deviennent de plus en plus persuasives si on laisse une préoccupation s’installer. Plus tu observes attentivement tes pensées, sans les juger et sans réagir émotivement, moins elles surgissent. Au contraire, plus tu les nourris, plus elles envahissent ton esprit. Mieux comprendre les divers symptômes associés à l’anxiété et les moyens visant à la maîtriser, c’est faire des gains vers plus de confiance et de liberté intérieure.
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Références utiles
Institut de pleine conscience appliquée de Montréal
Association canadienne pour la santé mentale, chapitre de Montréal